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Des tendances de marché et des idées qui permettent de mieux comprendre les perspectives de la filière du végétal et les opportunités qui se dessinent.
Redynamisation du marché des particuliers et des donneurs d’ordre
Comme chaque année, VALHOR a organisé durant l’après-midi qui a suivi son Assemblée Générale des interventions destinées à prendre du recul et à réfléchir aux perspectives de la filière. Cette fois-ci les intervenants se sont penchés sur le thème de la résilience de la filière et son adaptation aux marchés suite à la crise de la COVID-19.
Premier orateur, Baptiste BANNIER, Associé chez PricewaterhouseCoopers France, a présenté les principaux enseignements de la vague 2 de l’étude d’impact du premier confinement sur la filière et des perspectives à moyen terme. Les résultats montrent que si la filière a été fortement frappée par les mesures de gestion de crise au premier confinement, elle a su faire preuve de résilience grâce aux mesures de soutien mais aussi par la mise en place de nouvelles pratiques commerciales et de gestion d’entreprise. Le contexte sanitaire s’est traduit par une forte envie de végétal et de jardin qui dynamisent la filière avec une sensibilité pour le Made in France, le local et le développement durable (voir article « Impact du premier confinement sur la filière du végétal et perspectives à moyen terme » dans ce numéro d’En Quête de Vert).
Du côté des consommateurs, Béatrice GUILBERT, Directrice Conseil – Division Insights chez Kantar, a présenté au travers de chiffres particulièrement évocateurs comment les Français s’étaient adaptés aux mesures sanitaires et comment leurs besoins avaient évolué. Les Français ont, au cours de la pandémie, réinvesti leurs espaces de vie : pour travailler, se divertir, partager du temps en famille et préserver leur santé physique et mentale. Le jardin a alors apporté une réponse à ces attentes. Pour 4 Français sur 10, le végétal est devenu plus important depuis la crise sanitaire. Les chiffres du premier semestre 2021 confirment la poursuite du dynamisme du marché du végétal. Si l’achat en ligne gagne en popularité, le magasin physique reste un lieu incontournable pour s’inspirer, découvrir la diversité des végétaux et la faculté des professionnels à les valoriser.
Puis Laurent FRELAT, Vice-président de Xerfi Spécific, a présenté l’état de la commande des donneurs d’ordre en soulignant que les difficultés ne venaient plus désormais de la demande mais surtout de la capacité de l’offre à répondre à cette demande. Alors qu’historiquement remplir son carnet de commandes constituait l’une des principales préoccupations des entreprises du paysage, désormais cette problématique ne rassemble que 3% des réponses. Aujourd’hui, les grandes préoccupations des chefs d’entreprises sont les difficultés d’embauches et ce, pour tous types de postes, la hausse du prix des matériaux et les problèmes d’approvisionnement (pénuries, délais de livraison…).
Repenser l’offre dans un contexte de ré-enchantement
Lors de la table ronde qui a suivi ces 3 présentations, Nicolas BOUZOU, économiste, a dressé le constat de la situation : « On pensait qu’on sortirait de la crise avec une insuffisance de demande mais on sort avec une insuffisance d’offre. » La crise a été remarquablement bien gérée d’un point de vue économique mais le manque de matières premières et de main-d’œuvre freine la croissance, explique N. BOUZOU. D’après Patrice DUCHEMIN, sociologue, 2021 constitue une année charnière. « Il y a une envie de ré-enchantement des consommateurs et le végétal en fait partie. La maison est devenue, plutôt qu’un refuge, un lieu de revitalisation. » La crise s’est traduite par une transformation des espaces de vie et une envie de transformation de soi. Pour répondre aux attentes du consommateur, il convient de réfléchir à la façon dont le végétal peut transformer chacun.
En matière de commerce, P. Duchemin considère qu’à l’avenir, la valeur sera plus importante que le prix et l’effet de surprise constitue « la vitamine C du commerce ». Dans une expérience d’achat réussie, le consommateur se trouve changé et acquiert quelque chose qu’il n’avait pas prévu d’acheter.
En conclusion, N. BOUZOU rappelle qu’il ne faut pas oublier d’où l’on vient, l’importance de la crise que nous avons vécue. Pour P. DUCHEMIN « nous nous dirigeons vers un monde nouveau et en matière de commerce la clé est l’accompagnement ». Mikaël MERCIER, pépiniériste et président sortant de VALHOR, a mis en exergue l’importance du sens : c’est du sens qu’il faut apporter à travers nos produits à nos consommateurs et c’est le sens qui attirera les jeunes et personnes en reconversion vers les métiers du végétal. Catherine MULLER, entrepreneur du paysage et nouvelle présidente de VALHOR a quant à elle souligné le fait que les entreprises avaient des opportunités à exploiter dans une filière telle que la nôtre où il y a du ré-enchantement.
Source : VALHOR