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Dans le cadre des engagements en matière de réduction des émissions de CO2 et en amont des délibérations collectives sur la future Stratégie Française Énergie-Climat, l’Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a conduit un exercice de prospective afin de scénariser les options possibles à partir des éléments de connaissances techniques, économiques et sociales.

La démarche prospective vise à anticiper les évolutions sociétales, à éclairer les choix du présent en étudiant les perspectives à moyen et long terme à partir de scénarios pour atteindre un objectif de neutralité carbone.

L’exercice de prospective de l’Ademe a donné lieu à 4 scénarios à l’horizon 2050, à de grands enseignements globaux et à des enseignements sectoriels. Parmi les grands enseignements, notons que « Le vivant est l’un des atouts principaux de cette transition. » et que « Dans tous les scénarios étudiés, l’approvisionnement énergétique repose à plus de 70 % sur les énergies renouvelables en 2050. »

En outre, parmi l’ensemble des éléments caractérisant les 4 scénarios de prospective de l’Ademe, certains devraient avoir particulièrement des répercussions sur la filière du végétal et du paysage, tels que :

Scénario 1 – Génération frugale

Société : recherche de sens, préférence pour le local, nature sanctuarisée.

Habitat : limitation forte de la construction neuve (transformation de logements vacants et résidences secondaires en résidences principales).

Territoire : rôle important du territoire pour les ressources et l’action, «démétropolisation» en faveur des villes moyennes et des zones rurales.

Macro-économie : nouveaux indicateurs de prospérité (écarts de revenus, qualité de la vie…), commerce international contracté.

Scénario 2 – Coopérations territoriales

Société : évolution soutenable des modes de vie, économie du partage, équité, préservation de la nature inscrite dans le droit.

Habitat : rénovation massive, évolutions graduelles mais profondes des modes de vie (cohabitation plus développée et adaptation de la taille des logements à celle des ménages).

Territoires : reconquête démographique des villes moyennes, coopération entre territoires, planification énergétique territoriale et politiques foncières.

Macro-économie : croissance qualitative, «réindustrialisation» de secteurs clés en lien avec les territoires, commerce international régulé.

Scénario 3 – Technologies vertes

Société : plus de nouvelles technologies que de sobriété, consumérisme « vert » au profit des populations solvables, société connectée. Les services rendus par la nature sont optimisés.

Habitat : déconstruction-reconstruction à grande échelle de logements, ensemble des logements rénovés mais de façon peu performante : la moitié seulement au niveau Bâtiment Basse Consommation (BBC).

Mobilité des personnes : télétravail massif.

Territoires : métropolisation, mise en concurrence des territoires, villes fonctionnelles.

Macro-économie : croissance verte, innovation poussée par la technologie, spécialisation régionale, concurrence internationale et échanges mondialisés.

Industrie : 60% des plastiques viennent du recyclage.

Scénario 4 – Pari réparateur

Société : sauvegarde des modes de vie de consommation de masse, la nature est une ressource à exploiter, confiance dans la capacité à réparer les dégâts causés aux écosystèmes.

Habitat : maintien de la construction neuve, la moitié des logements seulement est rénovée au niveau BBC. Les équipements se multiplient, alliant innovations technologiques et efficacité énergétique.

Territoire : faible dimension territoriale, étalement urbain.

Macro-économie : croissance économique carbonée, fiscalité carbone minimaliste et ciblée, économie mondialisée.

D’autres étapes de ce travail feront l’objet de communications par l’ADEME au cours de ce premier trimestre 2022. En attendant, les professionnels du végétal disposent déjà ici de clés pour réfléchir à la façon dont ces scénarios impacteraient leur activité. Les feuilles de route insistent en effet toutes sur l’adaptation des forêts et de l’agriculture pour lutter contre le changement climatique.