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Parallèlement, dans différents pays, les relations entre les maillons de la filière évoluent pour mieux faire face aux défis à venir.

Septembre : La préoccupation environnementale prend la place de la préoccupation pandémique

Après dix-huit mois d’une pandémie mondiale, l’industrie de l’horticulture ornementale se retrouve dans une situation inhabituelle et assez contrastée selon les acteurs de la chaîne d’approvisionnement et selon les continents. Dans certains pays, les producteurs ont du mal à répondre à l’énorme demande de plantes d’intérieur et de jardin, stimulée par de multiples confinements et de nouvelles règles de « travail à domicile ». Dans d’autres pays, l’effondrement du marché de l’événementiel, des évènements d’entreprise aux évènements familiaux (célébrations, mariages, funérailles), a poussé de nombreux acteurs des filières à lutter pour leur survie. De plus, les flux et coûts logistiques peinent à revenir à la normale. 

Pénurie de main-d’œuvre

La seconde grande préoccupation de cette rentrée, pratiquement dans tous les pays, est le manque cruel de main-d’œuvre, qualifiée ou non. Les acteurs du secteur logistique font leur possible pour trouver des chauffeurs. En production, dans tous les pays en Europe et en Amérique, le manque de main-d’œuvre qualifiée est préoccupant et la mobilité de la main-d’œuvre d’appoint s’est grippée. L’introduction et la progression des techniques high-tech en production change rapidement le niveau des compétences attendues. Pourtant, les métiers verts redeviennent attractifs, la pénibilité de ces métiers peut être contournée par les progrès très rapides de l’Intelligence Artificielle et de la « cobotique ». Toutefois, dans tous les pays, les besoins en formation pour adapter les salariés à ces nouvelles méthodes sont nombreux et urgents. Autre préoccupation en Europe : le peu de candidats à la reprise des entreprises pour en assurer la continuité. 

De bonnes dispositions

Moins visibles mais plus prometteuses, les évolutions des relations entre les différents maillons des filières. Entre la production et la distribution, de nouvelles relations s’installent. Les difficultés logistiques et le manque de produits en sont la principale raison, mais on constate aussi une ouverture certaine à la recherche de situation gagnant-gagnant pour faire face aux nombreux défis à venir. Par ailleurs, les métiers de la finance regardent maintenant l’ensemble des filières ornementales avec bienveillance, mais surtout avec un intérêt croissant pour les multiples solutions que propose le végétal pour atténuer les conséquences du changement climatique. 

 

 

Pour l’horticulture, les autres grands défis sont : 

-Les recherches concernant le remplacement de la tourbe par des matières premières durables et renouvelables. Ce sujet fait l’objet de beaucoup de colloques et de réunions avec les instances gouvernementales pour tenter d’obtenir des moratoires, permettant de gagner du temps pour la mise en place de nouvelles solutions.

– Les recherches d’alternatives aux plastiques vont aller plus loin que le seul remplacement par d’autres matières et elles vont aussi remettre en question la disparité de dimensions des contenants pour l’optimisation du recyclage, de la réutilisation des contenants et l’automatisation des opérations de manutention. En effet, peu d’entreprises de l’industrie ornementale utilisent les dimensions universelles ISO 60 x 40 cm ou 30 x 40 cm. C’est la norme CC/DC pour les caisses ornementales 31 x 56 cm qui est utilisée. Pour optimiser, il faudra simplifier, sur quelles dimensions ?

Les pénuries de matières premières et de fournitures vont impacter les producteurs mais aussi les constructeurs de serres, pénalisant ainsi durablement la mise en œuvre des nouveaux projets. Par le passé, les constructeurs de serres étaient concurrents, mais poussés par les difficultés d’approvisionnement, ils s’engagent maintenant dans une concertation pour échanger leurs données de conception et de réalisation dans un système commun appelé Hortivation Hub.

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