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Une nouvelle étude canadienne révèle le rôle de « connecteur » entre les habitats naturels joué par les espaces verts.
Les abeilles touchées par les effets de l’urbanisation
Du 9 au 18 juin 2023 se tiendra la Semaine des Fleurs pour les Abeilles. Un événement organisé par VALHOR en partenariat avec l’Observatoire Français d’Apidologie. L’occasion de sensibiliser le grand public à la disparition des pollinisateurs et de les aider à agir en dotant leurs espaces extérieurs de plantes mellifères.
Si les plantes mellifères peuvent considérablement aider les pollinisateurs en apportant de bonnes quantités de nectar et de pollen, les autres espaces végétalisés, notamment en milieu urbain, peuvent également améliorer la santé des abeilles, fragilisées par l’urbanisation. C’est ce que révèle une étude récemment publiée par l’Université de York au Canada.
Les résultats de l’étude canadienne sur les abeilles en ville
Des chercheurs de l’Université de York se sont intéressés à l’environnement dans lequel évoluent les abeilles en ville. Un environnement perturbé par l’activité humaine. « L’urbanisation fragmente et dégrade les écosystèmes naturels, menaçant la faune, y compris les espèces importantes d’un point de vue économique (du fait de leur rôle dans la pollinisation et donc dans la production alimentaire) comme les abeilles. », rappellent les chercheurs.
« L’équipe de chercheurs a examiné la génétique des populations, les microbiomes et le métagénome de 180 abeilles charpentières communes – Caratina calcarata – en utilisant le séquençage du génome entier » précise un article d’EcoWatch présentant l’étude. L’équipe a également examiné l’impact des facteurs de stress environnementaux sur les abeilles sauvages de l’agglomération de Toronto.
L’étude montre que les insectes vivant à Toronto et dans d’autres aires urbaines densément peuplées et dans des habitats fragmentés avaient un nombre accru de parasites et pathogènes et subissaient des changements dans la composition de leur microbiome.
Il y aura probablement une augmentation des facteurs de stress environnementaux qui les affecteront à l’avenir à mesure que les villes continuent de s’étendre et de menacer la diversité génétique des abeilles ainsi que l’écosystème naturel dans lequel elles vivent, explique l’article.
« Avoir des habitats moins reliés dans des zones urbaines denses conduit non seulement à plus de consanguinité, donc moins de diversité génétique, mais cela crée également une plus grande diversité d’agents pathogènes, laissant les abeilles urbaines exposées à plus de maladies », indique Sandra Rehan, auteure et professeure associée à l’Université de York.
LES OPPORTUNITÉS OFFERTES PAR LES ESPACES VERTS
Les résultats de cette dernière indiquent que la meilleure façon de relier les habitats des abeilles et de créer les conditions pour une plus grande diversité génétique se trouve à travers les espaces verts, arbustes et friches. Les efforts pour protéger la santé des abeilles devraient se concentrer sur le maintien et la création de ces espaces qui relient les habitats, ajoute Katherine D. Chau.
Tandis que les abeilles sont les principaux pollinisateurs, le verdissement des villes pourraient aider tous les insectes pollinisateurs, qui rappelons-le sont responsables de la pollinisation de plus de 75% des cultures alimentaires dans le monde et de 87% des plantes à fleurs.
En outre, l’étude précise que les effets d’îlots de chaleur urbains peuvent causer le fleurissement des végétaux à des périodes qui ne sont pas optimales. Ainsi, la présence de végétal en ville, en réduisant les effets d’îlots de chaleur urbains, peut aider les abeilles.
D’après les chercheurs, en raison de ces concentrations d’abeilles dans certains espaces urbains, il y a plus de risques que les abeilles infectées contaminent les fleurs et que cette contamination s’étende à d’autres abeilles, voire à d’autres espèces, causant davantage d’infections parasitaires et pathogènes. La création d’espaces verts en ville, notamment avec les trames vertes, est donc essentielle à la santé de la faune, de la flore et à notre écosystème.