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Les enjeux environnementaux restent un défi important pour les entreprises horticoles qui sont de plus en plus nombreuses à se regrouper ou créer des partenariats pour mieux s’adapter aux changements structurels nécessaires.

Une fête des Mères positive pour les ventes de fleurs et plantes

Le 4 juin, la fête des Mères française terminera le cycle des Fêtes des Mères d’Europe et d’Amérique. Ces évènements sont considérés dans chaque pays comme le point culminant des ventes pour les fleurs et plantes. La fête des Mères 2023 clôture favorablement une première partie de printemps qui était jusque-là relativement maussade au Nord & Ouest de l’Europe.

Il est possible d’en tirer quelques tendances : les consommateurs de tous les pays sont plus attentifs aux productions locales et aux plantes fleuries disponibles, car les fleurs en provenance d’Afrique et d’Amérique centrale sont plus chères. Les ventes de ces fêtes des Mères sont donc satisfaisantes, mais la position de la plaque tournante néerlandaise est de plus en plus sous pression comme le montre la baisse du chiffre d’affaires aux Pays-Bas des quatre premiers mois de l’année. A l’inverse, les flux directs augmentent entre les organisations de producteurs et les gros clients dans toutes les régions du monde.

Des priorités différentes pour les filières horticoles de chaque pays

La conjonction des crises est la même partout, mais leur intensité et les conséquences varient beaucoup selon les pays. En Allemagne, ce sont les problématiques des plastiques et de l’empreinte carbone qui prédominent. Aux Pays-Bas, c’est la crise énergétique et celle du rejet d’azote dans l’environnement qui l’emportent. En Espagne et au Portugal, c’est le manque d’eau qui inquiète le plus. Au Royaume-Uni, c’est l’interdiction d’utilisation de la tourbe dans les substrats de culture qui devient une question urgente à traiter pour la survie des professionnels.

Des rachats et concentrations d’entreprises précipités par l’actualité

Dans tous ces pays, les évolutions en cours vont avoir rapidement un impact important sur les flux commerciaux établis. Par exemple, au Royaume-Uni, la date butoir qui concerne l’interdiction d’utilisation de la tourbe dans les substrats horticoles a été avancée de 2030 à 2026 et cette interdiction concerne également les végétaux importés.

En conséquence, les producteurs et négociants néerlandais qui exportent beaucoup vers cette destination, commencent à créer des alliances avec des producteurs britanniques pour déplacer leurs productions outre-Manche, et les principales chaînes de jardineries britanniques cherchent aussi à investir dans la production locale de végétaux sans tourbe. Récemment, un certain nombre de pépinières britanniques ont été rachetées.

Les concentrations d’entreprises et d’organisations commerciales qui avaient été mises en veilleuse pendant la période Covid, redeviennent d’actualité et sont régulièrement publiées dans les médias. Outre la production horticole, des regroupements sont annoncés au cours de ce premier semestre 2023 dans les domaines de la technologie d’équipement des serres, de la logistique, des fournitures horticoles.

Les conséquences de l’urgence climatique et de la crise énergétique

Poussés par l’urgence climatique et les menaces de sécheresse, des projets basés sur des partenariats internationaux se mettent en place. Les importations de plantes ornementales en provenance du sud de l’Europe risquent d’être impactées par les nouvelles conditions climatiques.

En ce qui concerne la fourniture d’énergie aux Pays-Bas, beaucoup d’énergéticiens se retirent du marché de l’horticulture sous serre. Avec la fermeture de Powerhouse, de nombreux producteurs sont contraints de se trouver un nouveau fournisseur. Mais la sélection est devenue très ténue et les fournisseurs qui restent sont devenus plus prudents depuis la crise énergétique. Ils peuvent imposer des exigences plus strictes à leurs clients.

Des filières horticoles mobilisées

Nous pensions que la crise Covid allait bouleverser les stratégies des entreprises. Puis l’année 2021 avait donné l’illusion que l’horticulture s’était bien rétablie. Malheureusement, depuis 2022, les contraintes climatiques, géopolitiques et règlementaires chamboulent durablement les parts de marché dans le monde horticole.

Les différents acteurs cherchent à consolider ou gagner de nouvelles positions pour répondre aux attentes des consommateurs privés et publics dont la demande reste quand même bien présente sur les marchés de fleurs et plantes. Le nouveau slogan de l’organisation de pépiniéristes Allemands (BdB) le clame haut et fort : « Pas de ville verte sans nous ».

Brand WAGENAAR, Mai 2023 – Contact : E mail : brandwagenaar@icloud.com – Tél : 06 07 10 00 27

A télécharger

  • Bibliographie VHI semaines 18 à 21 2023