Résumé d’informations internationales semaines 40 à 43 et analyse :
Dès la rentrée de septembre, la crise de l’énergie impactait très fortement les productions énergivores, les fleurs coupées produites en Europe sous serres, les plantes en pot comme les phalaénopsis et autres plantes d’intérieur, les poinsettias pour Noël, les cultures de jeunes plants et boutures pour la saison prochaine.
Les conséquences ont été rapides : baisse sévère des quantités produites et des mises en culture, baisse des rendements (diminution du chauffage et de l’éclairage), arrêt pur et simple d’un nombre inhabituel d’exploitations et non des moindres. Pour toutes les productions, même pour les moins énergivores, l’augmentation soudaine et importante du prix des intrants de culture, mettait à mal les comptes d’exploitation et posait un grand point d’interrogation pour les tarifs de la prochaine saison.
Les négociants et distributeurs affectés par l’inflation
Dès le début de ce mois d’octobre, les conséquences deviennent également visibles et affichées chez les négociants et les distributeurs. Pour ce type d’entreprise, c’est le coût de la logistique qui est devenu hors de contrôle, les salaires des chauffeurs (quand on en trouve) ont augmenté de 15 %, le plein de gasoil du camion revient à 2000 €, alors qu’il n’était que de 1000 € l’année dernière.
Les négociants et distributeurs doivent aussi faire face aux problèmes d’approvisionnement compliqués en raison des baisses de production de leurs fournisseurs, et de l’augmentation des coûts d’exploitation de leurs locaux, éclairage, chauffage, réfrigération. Les négociations avec les détaillants deviennent difficiles. Les contrats annuels de livraison sont revus à la baisse ou purement et simplement dénoncés.
Point sur la situation aux Pays-Bas, en Allemagne et en Angleterre
Pour les Pays-Bas, spécialisés dans des productions énergivores et fortement dépendantes du gaz russe et norvégien, la crise est grave, d’autant plus grave que leur modèle économique fonctionnait sur de grosses quantités à faibles marges, et que le gouvernement néerlandais tarde à prendre les mesures d’aide appropriées.
Après les producteurs, tous les maillons de la chaîne en ressentent les effets directs et indirects dans leurs activités commerciales. Les négociants se tournent vers les productions de fleurs coupées du Kenya ou d’Amérique centrale, malgré les prix logistiques en forte hausse. Pour les plantes en pot, les négociants et distributeurs recherchent des produits alternatifs pour alimenter les fêtes de fin d’année et le début de la saison 2023, mais cette mutation vers une offre différente n’est pas évidente.
En Angleterre et en Allemagne, ce sont les inquiétudes concernant la baisse rapide du pouvoir d’achat des ménages et de la consommation qui pèsent. L’inflation est historique, principalement en raison des prix de l’énergie hors de contrôle, qui soumet leur pouvoir d’achat à une énorme pression.
La baisse des commandes et des engagements pris par les entreprises de distribution est flagrante, la contractualisation des achats qui était en forte hausse fin 2021 s’effondre, au profit des ventes journalières aux cadrans d’enchères en forte augmentation cette année, inversant la tendance enregistrée dans la dernière décennie. De plus, en Allemagne, le gouvernement avait mis en place une taxe sur les émissions de CO2 qui pénalisait les entreprises énergivores ; les associations professionnelles horticoles ont obtenu le report de cette taxe.