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Fin septembre 2022 a eu lieu le Sommet international de l’horticulture organisé par l’AIPH, au cours duquel plusieurs experts de la filière du végétal, de la communication et des réseaux sociaux ont pu croiser leur analyse des dynamiques liées au digital qui transforment actuellement le marché et nécessitent une adaptation des entreprises. 

Six objectifs des réseaux sociaux

Parmi les présentations ou échanges :

Mickael PERRY, fleuriste et influenceur, a partagé ses idées et conseils aux professionnels autour du thème « Connecter la filière au consommateur ». En matière de médias sociaux, il rappelle que chaque réseau social a une vocation spécifique et qu’il n’est pas nécessaire d’être présent sur chacun d’entre eux. Il recommande aux entreprises de choisir la plateforme qui leur convient plutôt que parce qu’elles s’y sentent forcées. Les réseaux sociaux permettent de porter la voix de l’entreprise et ont 6 objectifs : inspirer, informer, annoncer, vendre, favoriser l’engagement et susciter l’intérêt du consommateur.

  1. Inspirer : par exemple en donnant des idées sur de nouvelles façons de mettre en valeur certains végétaux.
  2. Informer : vidéos pédagogiques, faits et chiffres. Il s’agit de constituer une source de référence, notamment pour le jardinier débutant.
  3. Annoncer : les réseaux sociaux constituent un moyen pratique d’annoncer un événement ou l’arrivée de nouvelles plantes. M. PERRY recommande aux entreprises de ne pas formuler des attentes trop élevées en matière d’interactions. Il faut avant tout que le message soit transmis.
  4. Vendre : la relation ne doit pas être uniquement transactionnelle. Il faut valoriser le côté humain, être divertissant ou un peu drôle. Il convient de faciliter l’achat sans insistance.
  5. Favoriser l’engagement du consommateur : pour ce faire, il est particulièrement stratégique de générer des avis clients.
  6. Susciter l’intérêt du consommateur : en « surfant » sur une tendance par exemple.

Derniers conseils : ne pas prendre les commentaires personnellement (il suffit de quelques clics pour qu’une personne poste un commentaire sans trop y réfléchir), apporter une touche de spontanéité, rester candide et montrer ce qui se passe « derrière la scène ».

Les réseaux sociaux peuvent également constituer un bon moyen d’établir une communication BtoB, entre les producteurs et les distributeurs, explique Steven Van SCHILFGAARDE, Président de Royal FloraHolland. Au-delà des réseaux sociaux, le site internet, les podcasts et les newsletters constituent, d’après M. PERRY, d’autres outils digitaux très précieux pour accompagner le consommateur dans son projet, promouvoir l’image de l’entreprise et bien sûr dynamiser les ventes.

« Le digital, une attitude »

Un peu plus tôt dans la journée, Domingo IUDICE, dirigeant d’une agence digitale en Italie est intervenu pour parler du « Marketing à l’ère du digital ». En matière d’usage, le temps passé en ligne n’a cessé de s’accroître ces dernières années, mais à présent la tendance se stabilise. Concernant les plateformes digitales, ce sont Facebook et YouTube qui sont actuellement les plus utilisées mais les années ont montré que le classement des différents médias sociaux était loin d’être stable.

D.IUDICE a résumé ses propos de la façon suivante : « Le digital est une attitude de vie. Vous devez vous adapter rapidement et surfer sur toutes les opportunités disponibles. C’est douloureux mais cela fonctionne ».

La technologie pour communiquer et gagner en performance

Lors de sa conférence sur la thématique des relations entre les différents acteurs de la filière du végétal, Justin HANCOCK, responsable de marque chez Costa Farms, explique que la chaîne de communication a évolué ces dernières années. Avant, elle passait de l’obtenteur, au producteur, puis au grossiste et enfin à la jardinerie. A présent, le consommateur veut en savoir plus sur le producteur. Il convient d’aller là où le consommateur se trouve, autrement dit les réseaux sociaux, pour atteindre de nouveaux clients potentiels.  

L’interaction avec les consommateurs en ligne apportera de l’authenticité et une dimension sociale. Il n’est pas nécessaire de faire des choses très compliquées et les réseaux sociaux peuvent donner un aperçu de tendances qui suscitent l’intérêt des internautes. Il s’agit à travers la relation client d’entretenir l’enthousiasme du jardinier amateur et de l’aider à réussir son projet.  

« Si les clients actuels n’utilisent pas encore le digital, ils le feront demain et nous devons nous préparer maintenant », explique Justin HANCOCK. À noter également le développement du « social commerce » (shopping via les réseaux sociaux).

Enfin, lors d’une intervention sur le thème “Preparing the industry for the future” (préparer la filière pour l’avenir), le Dr. Tosca FERBER-KOEVOETS, Directeur de recherche chez Dümmen Orange a expliqué qu’« un obtenteur crée une variété spécifique pour un marché spécifique. Obtenir la bonne information sur le client est cruciale. Or, il y a un véritable fossé entre ce que veut le consommateur et la production en serre. » La technologie doit permettre aux obtenteurs de réduire le gaspillage de ressources et le temps tout en augmentant l’impact de leur activité.