Mon espace pro

Crédit Photo : Antoine d’Argentré

Retour sur cet enjeu de plus en plus important et aperçu de quelques initiatives de villes vertueuses en matière de recyclage de l’eau ou de gestion des eaux pluviales.

Le recyclage de l’eau et le Plan Eau

Face à la montée de la problématique de gestion de la ressource en eau (sécheresse, diminution des nappes phréatiques…), le Président de la République Emmanuel Macron avait lancé en mars 2023 le “Plan Eau”, présenté comme l’une des priorités en matière de planification écologique. Un programme qui comprend 53 mesures répondant à 3 enjeux  majeurs :

  • Organiser la sobriété des usages pour tous les acteurs
  • Optimiser la disponibilité de la ressource
  • Préserver la qualité de l’eau

Ce Plan prévoit d’importants investissements en matière de recyclage de l’eau (et notamment des eaux usées), avec comme objectif d’atteindre 10% de réutilisation des eaux usées traitées (REUT) d’ici à 2030 contre 1% actuellement (en 2023).

Réutiliser l’eau : un enjeu local

Une étude réalisée en 2017 par le Cerema (établissement qui accompagne l’État et les collectivités territoriales dans les politiques publiques d’aménagement et de transport), rappelle l’article d’”Envies de ville”, indiquait que les eaux usées traitées et récupérées servaient essentiellement à l’irrigation agricole (60%) et l’arrosage des golfs (26 %). Les usages urbains représentaient seulement 6%.

Plusieurs communes mettent en place des initiatives pour favoriser davantage le recyclage de l’eau.

Bergerac dispose d’une unité de réutilisation des eaux usées traitées capable de produire environ 12 000 mètres cubes par an, dont 7 000 qui serviront d’après Veolia à nettoyer la voirie, arroser les espaces verts et réaliser l’hydrocurage des réseaux d’assainissement.

A Toulouse, en 2022, l’eau de la piscine d’été Nakache a été déchlorée pour permettre, malgré la sécheresse, le nettoyage des rues, le balayage mécanisé, l’arrosage des espaces verts et des jardins publics, ou encore le remplissage des bassins. Ce projet a pour pour objectif de sauver les jeunes arbres en période de sécheresse, sachant que la ville prévoit dans le cadre de son plan de végétalisation de planter 10 000 arbres chaque année jusqu’en 2030.

A Orléans, un écoquartier développe des pratiques de gestion des eaux pluviales : pour réduire l’imperméabilisation des sols, des noues d’infiltration guident l’eau de pluie vers des bassins, tandis que la mare du parc récréatif recueille la pluie en cas de fortes précipitations et est alimentée désormais par les noues plutôt que par de l’eau potable.

D’après le site Envies de ville, il faut reconsidérer la place de l’eau en ville, pas uniquement sous l’angle du risque mais dans une démarche écologique, au bénéfice de la végétalisation des villes.

Des stratégies qui nécessitent plus que jamais de valoriser le savoir-faire des entrepreneurs du paysage et des paysagistes concepteurs pour créer des villes durables et vertueuses.