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Crédits photo : Leo Kerauden / ASTREDHOR
ASTREDHOR conduit depuis 2021 le projet de recherche SESAME financé par FranceAgriMer et VALHOR, ayant pour objectif de développer un outil numérique à destination des conseillers horticoles. Face au constat du manque d’outils numériques pour la filière et de l’enjeu crucial autour de l’accès à l’information, des ateliers de co-conception et de design-thinking ont été conduits en 2021 et 2022 avec un large panel de conseillers horticoles pour aboutir à une maquette de développement satisfaisante.
Le premier prototype de l’application métier pour le conseil, nommée Baco, est en cours de bêta-test. Elle est centrée sur le conseil spécifique mais de nombreuses autres fonctionnalités arriveront au fil de l’eau pour étoffer ce socle selon les attentes des professionnels.
Une réglementation qui évolue rapidement pour l’ensemble des professionnels
Pour les producteurs d’abord : le règlement d’exécution (UE) 2023/564 de la Commission du 10 mars 2023 entrera en vigueur le 1er janvier 2026 et imposera aux producteurs la tenue numérique de leur registre phytosanitaire.
De plus, les retraits fréquents de produits phytosanitaires ainsi que les modifications de conditions d’application rendent compliqué le travail de veille des producteurs et l’accès aux informations adaptées à leurs besoins spécifiques peut s’avérer complexe.
Pour les conseillers ensuite : l’agrément-conseil (indépendant de la vente de produits phytopharmaceutiques) impose un cadre strict, en particulier concernant la traçabilité de leur conseil, des diagnostics servant de support à chaque préconisation qui privilégient les méthodes alternatives…
A l’ère du numérique, il devient urgent pour nos filières de développer un outil s’adressant à de multiples acteurs professionnels et leur permettant de répondre à leurs attentes et obligations.
Un grand chantier de développement qui termine sa première phase
Les premières étapes du chantier ont démarré en 2019 et ont déjà permis d’esquisser un premier prototype d’application. C’est ensuite à partir de novembre 2021 que le projet s’est accéléré avec la tenue d’ateliers de co-conception avec les utilisateurs finaux, la réalisation de maquettes finalisées en appui d’un cahier des charges de développement et enfin la contractualisation avec un prestataire de développement (l’entreprise Informatics for Biocompanies – forte d’une expérience conséquente dans le développement d’outils numériques autour du végétal).
Démarré en décembre 2022, le « dur » du développement (codage de toutes les pages, les formulaires, la création et l’exploitation de bases de données etc…) arrive à un tournant : la mise à disposition de la version de Bêta-test à un panel de testeurs.
Les fonctionnalités de l’application Baco pour les conseillers
Dans un premier temps, l’application Baco aura vocation à être un compagnon de route pour les conseillers horticoles. Il permet avant tout de centraliser, harmoniser et améliorer les informations et les pratiques de conseil dans une interface conviviale, ergonomique et accessible (grâce à l’appui de l’entreprise Ludotic, spécialisée dans l’expérience utilisateur).
Figure 1 : interface de cartographie parcellaire sur Baco (outils Géoportail)
L’apport de la cartographie dans l’application Baco ouvre grand la porte à l’épidémiosurveillance du territoire et à l’anticipation de la survenue de maladies et ravageurs, facteur clé pour la réduction des pesticides de synthèse au profit de solutions de biocontrôle.
Dans un premier temps adressé aux conseillers uniquement, l’épidémiosurveillance (contributeurs + consultation) sera très vite proposée aux producteurs qui seront consultés pour connaître leurs souhaits (avec une attention importante apportée à la protection des données).
Figure 2 : Interface de préconisation pour les conseillers, faisant suite à un diagnostic préalable
L’application propose une interface ergonomique pour réaliser un diagnostic puis une préconisation sur la base de ce qui a été observé à la parcelle (maladies, ravageurs, éventuelle biorégulation en jeu, mais également problèmes d’irrigation ou de fertilisation excessive ou insuffisante…).
Chaque diagnostic et chaque préconisation donnera lieu à une fiche synthétique qui sera remise au producteur avec pour objectifs simples : faire gagner du temps aux professionnels et proposer de nouveaux documents lisibles et harmonisés au niveau national avec un respect des réglementations en vigueur. Sur ce dernier point, Baco est notamment doté des bases de données ACTA sur les produits phytosanitaires et macroorganismes pour éviter les risques d’erreurs de préconisations.
De nombreuses perspectives de développements
Un projet en continuité a d’ores et déjà été déposé à l’appel à projet FranceAgriMer 2023. L’objet du projet est en partie d’apporter de nouvelles fonctionnalités à l’application Baco pour améliorer l’attractivité des métiers de l’horticulture avec des outils numériques. La réponse sera connue à l’été 2023.
Le chantier de développement inscrit dans ce projet ouvrira l’application aux professionnels de la production avec différentes orientations que nous développerons dans une prochaine communication. A titre d’exemple de nouvelles fonctionnalités permettront d’élaborer un cahier d’enregistrement ergonomique, accessible et aux normes en vigueur concernant l’obligation d’un enregistrement au format numérique à venir.
