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Des enseignements intéressants qui apportent des pistes de réflexion pour réduire les risques de départ des employés.

Des obstacles à la satisfaction au travail mis en évidence dans certains secteurs

Dans le cadre d’une étude internationale, le Boston Consulting Group (BCG) s’est intéressé aux employés sans bureau, particulièrement présents dans des secteurs essentiels comme la santé, l’éducation et l’industrie manufacturière, rappelle le cabinet de conseil. En France, 2/3 des salariés travaillent sans bureau (source : Dares).

Les résultats de l’étude révèlent tout d’abord que le plaisir de travailler est encore plus important pour fidéliser les employés sans bureau que les employés de bureau. Il peut ainsi réduire les risques de départ de 62% chez cette catégorie de travailleur contre 49% chez les employés de bureau. Comme pour les employés de bureau, chez les employés sans bureau le risque de départ est plus élevé chez les jeunes, chez ceux qui sont les moins anciens dans l’entreprise et plus diversifiés.

La satisfaction au travail des employés sans bureau varie selon les secteurs d’activité plutôt que selon le profil sociodémographique. Les employés travaillant dans le commerce de détail, la logistique et l’éducation ont des niveaux de satisfaction plus faibles bien qu’ils soient en moyenne plus âgés, avec davantage d’ancienneté que dans les autres secteurs. Plus précisément, les résultats pour les employés de ces 3 secteurs indiquent que pour ces employés, « se sentir épuisés » (26%), « se sentir sous-payés » (23%) et « se sentir méprisés » (18%) étaient les principaux obstacles à la satisfaction au travail.

Un positionnement dans l’entreprise qui impacte la satisfaction

Parmi l’ensemble des travailleurs sans bureau, les contributeurs/collaborateurs individuels affichent un score de satisfaction au travail plus faible (-10%) et un risque de désengagement/départ plus élevé (+9%) que les managers. Dans le détail, le BCG observe que « ces contributeurs individuels se sentent nettement moins connectés à leur organisation et à leurs collègues et moins soutenus par leurs managers, se sentent moins fiers de leur travail et perçoivent moins d’équité. » Le BCG précise que « Cet écart de satisfaction est observé non seulement lorsque nous interrogeons les travailleurs sans bureau sur leur environnement de travail au sens large, mais également lorsque nous examinons la façon dont ils apprécient les composantes de leur travail quotidien. »

En interrogeant les employés sans bureau sur leurs tâches, on constate que les contributeurs individuels déclarent des scores de satisfaction moindres que les managers et qu’ils consacrent plus de temps à des tâches moins agréables.

La problématique de la pénibilité au travail chez les employés sans bureau

Les résultats de l’étude suggèrent qu’il n’est pas nécessaire que chaque minute de la journée de travail soit agréable : les travailleurs acceptent une certaine dose de pénibilité au quotidien. En analysant la répartition hebdomadaire moyenne entre travail agréable et pénibilité, le BCG a constaté que les travailleurs sans bureau qui envisagent de conserver leur emploi (« ne recherchent pas un autre emploi ») consacrent près de 8 heures (ou un jour) par semaine à du travail pénible. Le BCG précise qu’il est important de souligner que ces 8 heures sont compensées par 18 heures de travail agréable, soit un ratio d’environ 1,2.

Les employés de bureau semblent avoir une tolérance de pénibilité au travail plus faible, ne s’autorisant ainsi que 4 heures de travail pénible par semaine contre 14 heures de travail agréable (soit un ratio de 1,4) avant de rechercher un autre emploi, note le BCG.

Dans le commerce, l’étude indique que 75% du temps de travail des conseillers clients repose sur des tâches « neutres » c’est-à-dire ni pénibles ni agréables. Afin de rendre certaines de ces tâches agréables, Sephora a par exemple lancé le panier à code couleur pour indiquer si le client a besoin de conseils afin d’enrichir la relation client plutôt que de créer le sentiment de déranger le client inutilement.

Le défi consiste donc à repenser les tâches afin qu’elles soient plus agréables mais tout en restant efficaces.

Le BCG précise que si l’étude montre l’importance pour les individus d’apprécier leur travail, cette dimension ne saurait compenser la dimension économique pouvant être un facteur de départ.

Mais au-delà des éléments essentiels, à savoir un salaire décent et un lieu de travail sûr, « les entreprises doivent demander à leurs employés : qu’est-ce qui les rend heureux au quotidien ? Qu’est-ce qui est le plus important pour eux, jour après jour ? En comprenant les facteurs de joie et les sources de travail, les dirigeants peuvent faire des choix fondés sur des données et prendre conscience de la véritable valeur d’une main-d’œuvre motivée et heureuse. » conclut l’article du BCG.