La problématique de la pénibilité au travail chez les employés sans bureau
Les résultats de l’étude suggèrent qu’il n’est pas nécessaire que chaque minute de la journée de travail soit agréable : les travailleurs acceptent une certaine dose de pénibilité au quotidien. En analysant la répartition hebdomadaire moyenne entre travail agréable et pénibilité, le BCG a constaté que les travailleurs sans bureau qui envisagent de conserver leur emploi (« ne recherchent pas un autre emploi ») consacrent près de 8 heures (ou un jour) par semaine à du travail pénible. Le BCG précise qu’il est important de souligner que ces 8 heures sont compensées par 18 heures de travail agréable, soit un ratio d’environ 1,2.
Les employés de bureau semblent avoir une tolérance de pénibilité au travail plus faible, ne s’autorisant ainsi que 4 heures de travail pénible par semaine contre 14 heures de travail agréable (soit un ratio de 1,4) avant de rechercher un autre emploi, note le BCG.
Dans le commerce, l’étude indique que 75% du temps de travail des conseillers clients repose sur des tâches « neutres » c’est-à-dire ni pénibles ni agréables. Afin de rendre certaines de ces tâches agréables, Sephora a par exemple lancé le panier à code couleur pour indiquer si le client a besoin de conseils afin d’enrichir la relation client plutôt que de créer le sentiment de déranger le client inutilement.
Le défi consiste donc à repenser les tâches afin qu’elles soient plus agréables mais tout en restant efficaces.
Le BCG précise que si l’étude montre l’importance pour les individus d’apprécier leur travail, cette dimension ne saurait compenser la dimension économique pouvant être un facteur de départ.
Mais au-delà des éléments essentiels, à savoir un salaire décent et un lieu de travail sûr, « les entreprises doivent demander à leurs employés : qu’est-ce qui les rend heureux au quotidien ? Qu’est-ce qui est le plus important pour eux, jour après jour ? En comprenant les facteurs de joie et les sources de travail, les dirigeants peuvent faire des choix fondés sur des données et prendre conscience de la véritable valeur d’une main-d’œuvre motivée et heureuse. » conclut l’article du BCG.