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Le décryptage de la presse spécialisée internationale et les témoignages d’experts montrent aussi une année qui commence favorablement, avec un certain optimisme constaté sur les salons professionnels et une Saint-Valentin 2025 positive malgré les nombreux défis actuels.

Remise en cause de la production en Europe de l’Ouest

A la sortie de la période Covid où le végétal ornemental avait été unanimement considéré comme indispensable à l’équilibre des personnes et utile à l’amélioration de l’environnement, personne ne pouvait penser que malgré ses bienfaits reconnus pour la santé physique et mentale, la production et le commerce du végétal d’ornement seraient ensuite autant remis en question en Europe de l’Ouest.

Aujourd’hui, la pression règlementaire, financière et budgétaire s’exerce tous azimuts et cette pression s’accompagne d’autres grands facteurs de mutations, changements sociétaux, changements climatiques, changements géopolitiques.

Contraintes règlementaires au nord de l’Europe

Aux Pays-Bas, avec l’arrivée d’un nouveau gouvernent, les enjeux environnementaux et les questions d’immigration prennent plus d’importance que la contribution positive à la balance commerciale du secteur horticulture. De ce fait, en très peu de temps des projets de règlementation sont présentés aux chambres législatives mettant en cause la survie des entreprises. Règlementations drastiques concernant la pureté de l’eau et la réduction des émissions d’azote, projets d’augmentation de la TVA sur les produits végétaux, règlementations irréalistes sur l’emploi de travailleurs émigrés, etc.

En Allemagne

Pour les pépiniéristes, les entraves ne manquent pas non plus, la pénurie de travailleurs qualifiés et les obstacles administratifs au recrutement de demandeurs d’asile sont très pénalisants. La lourdeur administrative pour les entreprises a également été abordée dans le cadre de la loi sur la chaîne d’approvisionnement. Cela affecte aussi les pépinières en tant que fournisseurs, lorsqu’elles reçoivent l’obligation de rendre compte des conditions de production pour leurs clients. Les normes de qualité exigeantes risque de pénaliser les entreprises allemandes vis-à-vis de la concurrence internationale. L’organisation ZVG (fédération de l’horticulture) porte ces observations avec insistance auprès des pouvoirs politiques à venir.

En Belgique et au Danemark, les contraintes issues des règlementations européennes sont aussi pesantes et provoquent une irrémédiable diminution du nombre d’exploitations et une concentration de celles qui peuvent encore résister et s’adapter.

Confiance dans les perspectives de développement au Sud et à l’Est de l’Europe

En Italie, l’horticulture « Made in Italy » devrait dépasser les 3,2 milliards d’euros en 2024, soit le chiffre le plus élevé jamais enregistré. Cela représente une augmentation de 3,5 % par rapport à l’année précédente et de 30,8 % sur la dernière décennie. Les exportations italiennes des produits de l’horticulture affichent également des chiffres prometteurs, dépassant le milliard d’euros au cours des neuf premiers mois de 2024 (+5,1% par rapport à la même période en 2023) et d’après les premiers échos du Salon My Plant & Garden à Milan les prévisions pour 2025 sont bonnes à très bonnes. Les principaux pays clients sont : la France (19,7% de la valeur des exportations italiennes au cours des 9 premiers mois de 2024), les Pays-Bas (17,0%), l’Allemagne (16,4%), la Suisse (5,0%) et le Royaume-Uni (3,7%).

En Espagne, l’analyse sur 10 ans met en avant une progression de sa place dans la production européenne de fleurs et plantes et son poids dans les exportations de l’UE-27 pour ce segment de marché augmente, passant de 2% à 4% entre 2013 et 2023. La tendance se confirme en 2024 et les prévisions sont prometteuses pour 2025, en dépit des dégâts importants générés par des conditions climatiques extrêmes.

En Pologne, même si les ventes n’augmentent plus de manière aussi explosive qu’au cours de la crise sanitaire, les affaires se portent toujours bien, notamment sur le marché intérieur. L’économie polonaise a connu une croissance de 2,9 % en 2024. Cela a fait de ce pays, et de loin, l’économie à la croissance la plus rapide parmi les pays de l’Union européenne. Le revenu disponible par habitant a augmenté. Les exportations des Pays-Bas vers l’Europe de l’Est ont considérablement progressé depuis 2024.

Au Sud, la Turquie compte plus de 6 000 hectares consacrés à la culture de fleurs et de plantes, l’exportation de fleurs en février a dépassé les 70 millions d’unité pour la Saint-Valentin. On s’attend à un chiffre d’affaires compris entre 8 et 10 millions de dollars, et avec la Journée internationale de la femme le 8 mars, les expéditions accrues à la fin février représenteront quelques millions de fleurs supplémentaires. Les producteurs turcs ont exporté vers les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l’Allemagne qui sont les principaux marchés pour les fleurs coupées.

Une Saint-Valentin 2025 favorable

Le vendredi est le meilleur jour dans la semaine pour les ventes à la Saint-Valentin. Néanmoins, la logistique était compliquée et les capacités de fret incertaines et coûteuses pour les fleurs importées et c’était le plus grand défi pour les importateurs et les grossistes. En raison de la pénurie de de roses, les marchés et les grossistes se sont préparés bien à l’avance, mais les fleuristes ont quand même commandé « juste à temps ». Le risque d’approvisionnement en fleurs en quantité suffisante et dans les délais a été entièrement transféré aux grossistes, dont la prise de risque a payé cette année.

L’optimisme modéré constaté lors des premiers salons de l’année, la Saint Valentin réussie, les tendances favorables pour les journées dédiées qui arrivent : Fête des Grands-Mères, Journée de la Femme et la fête des Mères, sont des signes prometteurs pour une saison à succès. Si en plus les conditions météorologiques sont favorables aux plantes de printemps, le pire n’est pas certain.

A télécharger

  • Sources : veille internationale semaines 5 à 9 2025