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Autre sujet décrypté : l’intérêt des investisseurs à l’égard de la pépinière dans un contexte où les besoins en capitaux augmentent.

La Saint-Valentin, une période cruciale pour les ventes

Pour le segment des fleurs coupées, la première période importante de ventes de l’année est traditionnellement la Saint-Valentin.

Depuis quelques années déjà, les messages portés par les médias sur certaines catégories de fleurs importées portant atteinte aux professionnels de la fleur reviennent aussi traditionnellement. Ces fleurs importées représentent cependant environ 80 % des ventes pour cette période.

Quelle tendance se dessine cette année au regard des premiers signes du marché ?

Situation au Kenya

2024 a été une bonne année pour les producteurs de fleurs coupées, malgré de nombreux défis : protection phytosanitaire, météo très pluvieuse, logistique compliquée.

En ce qui concerne la Saint-Valentin 2025, la production est satisfaisante, la capacité de fret aérien mobilisée par l’Asie va diminuer en raison du contexte géopolitique, ce qui pourrait conduire à une amélioration de la logistique au Kenya. Les prix actuellement élevés du fret aérien en provenance de ces régions pourraient donc légèrement diminuer.

Situation en Equateur

En 2024, l’Équateur a exporté un volume « record » de 26 466 tonnes de fleurs depuis l’aéroport Mariscal Sucre de Quito, soit une croissance de 17 % par rapport à 2023.

Ceci souligne l’importance de solutions logistiques fiables et agiles pour soutenir la croissance continue du secteur et satisfaire la demande mondiale croissante.

Des obstacles à la libre-circulation des fleurs coupées

Le libre-échange a été pendant des années le principal modèle économique d’une grande partie du monde occidental. Les choses évoluent à présent rapidement. En raison de mesures protectionnistes, de la limitation des flux migratoires et des guerres, il ne va plus de soi que les fleurs et les plantes traversent sans entrave les frontières internationales.

Le Brexit, les guerres en Ukraine et en Israël, les contrôles aux frontières et peut-être les décisions fortes de Donald Trump vont changer les règles du jeu. Les professionnels des métiers de la fleur coupée demandent l’appui du gouvernement néerlandais pour pouvoir importer et exporter des fleurs avec des règles du jeu équitables.

Les fonds d’investissement s’intéressent aux pépinières en Europe

Les investisseurs internationaux, qui jusqu’alors avaient des projets principalement aux États-Unis et au Canada, s’intéressent désormais de plus près aux pépinières européennes, notamment néerlandaises.

Les pépinières sont de plus en plus grandes et à plus forte intensité de capital. Cela rend la reprise d’une entreprise plus difficile, par un repreneur ou par une autre partie impliquée dans la reprise, car il faut disposer d’un capital relativement important. Les entreprises qui souhaitent se développer en acquérant d’autres sociétés comme les fonds d’investissement doivent également apporter de plus en plus de capitaux pour une moindre rentabilité en pépinière.

La situation contraste avec l’Allemagne, où un certain nombre de grandes pépinières, telles que la Baumschule Lappen (l’actuelle Baum&Bonheur), la Baumschule Lorenz von Ehren et la Lorberg Baumschulen ont été rachetées par des fonds de capital-investissement ces dernières années.

La pépinière en retard en matière de fonds d’investissement

D’après les spécialistes, la majeure partie des capitaux provenant de ce type de financement sont placés dans l’horticulture alimentaire, comme les tomates et les fraises, car ce secteur est plus populaire auprès des investisseurs. Les sociétés de sélection et d’obtention viennent en deuxième position en raison des différentes formes de propriété intellectuelle, telles que les brevets et les droits d’obtention végétale, qui attirent les investisseurs.

Les terres et les arbres ont beaucoup de valeur, mais les profits dégagés sont relativement faibles. Pourtant, un certain nombre de développements rendent la pépinière intéressante pour les investisseurs.

Une réglementation croissante oblige les gouvernements et les entreprises à végétaliser davantage. Les villes doivent être de plus en plus vertes, ce qui offre aux investisseurs de nouvelles perspectives.

D’autre part, la demande des consommateurs pour tout ce qui a trait au végétal augmente. Quoi de mieux que d’investir dans une pépinière pour leur propre communication environnementale, alors que ces investisseurs mettent eux-mêmes en avant des objectifs de durabilité.

Gérer le présent dans des conditions économiques parfois incertaines ne doit pas empêcher de prévoir l’avenir.

Brand WAGENAAR, Janvier 2025 – brandwagenaar@icloud.com

 

A télécharger

  • Sources : veille internationale semaines 1 à 4 2025

    Brand Wagenaar pour VALHOR veille horticole internationale VHI 01 à 04 25 - Sources