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La protection biologique intégrée des plantes, qu’elle soit réalisée par lâchers ou par conservation des auxiliaires de culture, ne peut être efficace que si ceux-ci se maintiennent durablement dans les cultures.

Dans ce but, ASTREDHOR Méditerranée, en partenariat avec le Grab d’Avignon, la station du Ctifl de Balandran (Nîmes), la station Est Horticole et l’INRAE de Sophia Antipolis, a mis en place le projet  Hab’Alim.

Ce projet visait à identifier et à mettre au point les solutions d’habitat et d’alimentation pour des prédateurs et des parasitoïdes de plusieurs ravageurs de production végétale. L’intérêt d’apport de pollen, d’utilisation de plantes de services, de compléments alimentaires a été regardé tant sur les populations d’utiles que de nuisibles sur des cultures sous serre et en extérieur. Un projet qui rejoint la liste des sujets transversaux liés à la santé du végétal.

PRESENTATION DU PROJET

Depuis 2020, le projet a été conduit simultanément sur les quatre types de cultures différentes : rosier paysager, aubergine en AB, rose fleur coupée et fraisier en hors-sol.

Les trois apports au sein des cultures pour favoriser le maintien des populations d’auxiliaires étudiés sont :

  • Les sources alimentaires : deux origines (animale et végétale) pour les cultures sous abris (acariens proies des poussières Mitefood® et pollen de Typha Nutrimite®) et une plante de service anémophile, l’espèce Sorbaria sorbifolia en extérieur.
  • Les habitats étudiés : matériaux avec deux origines, végétale (broyat de chanvre, broyat de miscanthus, cosses de sarrasin) et animale (laine de brebis).
  • Les plantes de service : Grande aunée ou inule aunée, Inula helenium ; Laurier-tin ou viorne, Viburnum tinus ; Alysse maritime, Lobularia maritimum

DEs combinaisons auxiliaires – systèmes de culture

Dans les essais mis en place les objectifs de lutte visaient en priorité le thrips californien, Frankliniella occidentalis, puis les pucerons (diverses espèces) et les tétranyques, Tetranychus urticae.

Les autres ravageurs ont également été pris en compte dans les stratégies globales de PBI. Les combinaisons d’apports dans les cultures ont été adaptées en fonction des cultures et des auxiliaires ciblés dans le cadre du maintien de leur population.

Ainsi les combinaisons auxiliaires et système de cultures étudiés dans les essais du projet Hab’Alim sont :

  • Des acariens prédateurs de la famille des phytoseiides :
  • Amblyseius swirskii sur fraise et rose.
  • Neoseiulus californicus sur aubergine.
  • Neoseiulus cucumeris sur rose.
  • Transeius montdorensis sur aubergine, fraise et rose.

 

  • Des insectes auxiliaires 
  • Orius laevigatus sur fraisier.
  • Et, les prédateurs et parasitoïdes des pucerons sur rosier.

Conclusions des études sur les cultures ornementales du projet Hab’alim

CULTURE SOUS ABRI

Rose fleur coupée en hors-sol sous climat méditerranéen (site ASTREDHOR Méditerranée)

Dans les conditions des essais de 2020 à 2022, le nourrissage avec les proies de Mitefood® révèle une tendance d’accroissement des populations de phytoseiides. Notamment des pics qui coïncident avec les périodes de fortes attaques des thrips, fin mai à mi-juin.

La disponibilité et l’abondance de nourriture ont favorisé la prospection des prédateurs. Le matériau « cosses de sarrasin » agissant comme un réservoir à auxiliaires, sa combinaison avec la solution de nourrissage « Thyreophagus entomophagus (Mitefood®) » a accentué cette tendance en augmentant dans la culture les quantités de phytoseiides en mars et mi-juin avec une majorité de Transeius montdorensis identifiée.

Le contrôle des thrips est jugé efficace sur un an dans le témoin et les modalités expérimentées. Si bien que 98 % des fleurs de roses ont pu être commercialisées.

CULTURE EN EXTÉRIEUR

Rosier de jardin sous climat océanique et continental (site Est Horticole)

Dans les conditions de l’essai, l’arbuste Viburnum tinus augmente la population de syrphes en fournissant des abris et du pollen aux adultes. De même que, la plante anémophile Sorbaria sorbifolia a favorisé la prospection des auxiliaires consommateurs de pucerons qui sont attirés tant par le pollen que leurs proies sur les rosiers.

Ainsi, la combinaison du paillis naturel, comme le miscanthus, avec ces plantes compagnes, peut améliorer la conservation des prédateurs et des parasitoïdes des pucerons dans les cultures de plein air.

Pour aller plus loin

Vous trouverez les protocoles mis en place et les résultats détaillés sur culture ornementale mais également les résultats sur culture maraichère sur votre espace pro VALHOR.

Pour tout renseignement n’hésitez pas à contacter ASTREDHOR Méditerranée : ange.drouineau@astredhor.fr