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Ces innovations se répandent ensuite à travers le monde mais nécessitent des investissements non négligeables et une évolution des compétences pour s’adapter aux nouvelles méthodes de travail.

Des défis de taille face à l’urgence climatique

L’été a été marqué par des épisodes de canicule et de fortes précipitations qui ont impacté les pays du Nord et du Sud, Le lien avéré entre croissance non maitrisée et dérèglement climatique provoque des prises de conscience qui vont obliger toutes les filières à revoir leur modèle économique et prouver leurs bonnes pratiques pour la réduction de leur empreinte carbone et le respect de leur environnement.

Du côté des filières horticoles

Cette tendance persistante va engendrer des défis, mais aussi des opportunités pour les producteurs, les distributeurs de l’industrie horticole et pour les entreprises du paysage qui concilient déjà performance et contrainte environnementale. Pour faire face, les producteurs doivent diversifier leurs productions et leurs approvisionnements, ne pas dépendre d’une seule source ou d’un seul client, ils doivent investir dans la fabrication locale en adoptant des pratiques durables qu’ils pourront valoriser à juste titre.

Tim Briercliffe, secrétaire général de l’AIPH a récemment déclaré : « L’industrie horticole a besoin de moyens pratiques pour réaliser et démontrer son empreinte environnementale. (…) HortiFootprint Calculator avec les nouvelles normes d’empreinte écologique pour les cultures ornementales (FloriPEFCR) permettra aux producteurs de quantifier et de démontrer leurs efforts de réduction de l’empreinte carbone. »

Les professionnels du paysage à l’aune de l’urgence climatique

En ce qui concerne les professionnels du paysage, le Sommet mondial EcoCity a été organisé en juin 2023 à Londres avec pour thème « Connecter les communautés ». À travers des conférences, des ateliers, des tables rondes et des réseaux informels, le Sommet mondial Écocité 2023 a exploré comment la collaboration, la participation, la démocratisation du design et les approches transdisciplinaires pouvaient créer de meilleures villes et communautés.

Dans tous les pays producteurs, les professionnels horticoles et leurs organisations d’accompagnement concentrent leurs efforts sur la gestion de l’eau, la mesure de l’empreinte carbone, le remplacement de la tourbe dans les substrats, les alternatives aux produits phyto, la gestion des déchets plastiques et les solutions à trouver pour pallier le manque de main-d’œuvre. Mais selon les pays, les priorités diffèrent.

Chaque pays est en pointe sur l’une de Ses problématiques récurrentes

Les efforts consacrés par les différents pays à résoudre leurs principaux problèmes dynamisent la recherche horticole en général et font émerger des solutions innovantes qui seront ensuite déclinées dans les autres pays.

Aux Pays-Bas, la crise de l’énergie en 2022/2023, a déjà fait émerger des solutions pour produire en chauffant moins. La règlementation très stricte sur les rejets de l’azote et des matières actives nocives dans l’environnement ont fait avancer rapidement des solutions de filtrage et de recyclage des eaux polluées.

En Allemagne, c’est la règlementation sur l’utilisation des plastiques en horticulture qui a fait avancer des solutions techniques, logistiques et règlementaires dans ce domaine.

C’est au Royaume-Uni, que les tests et les essais sont les plus avancés en matière de remplacement de la tourbe, car chez eux l’interdiction de l’utilisation de ce support de culture est prévue pour 2026.

Dans tous les pays du pourtour méditerranéen, ce sont les investissements pour optimiser l’utilisation de l’eau qui priment et la recherche de variétés plus résistantes aux canicules récurrentes.

En ce qui concerne les questions de manque de main-d’œuvre, le contrôle et la surveillance des cultures, les recherches de solutions robotiques et d’utilisation des datas sont assez transversales en Europe, par exemple, le projet « Production végétale prédictive » a été lancé en 2021. Il est financé par l’Union européenne avec un Partenariat européen d’innovation.

La technologie des drones qui volent de manière autonome dans les serres permet de collecter des données et des photos sur le comportement des plantes, les maladies et les ravageurs, les prévisions de récolte, la germination, la croissance, et anticiper le rendement et les écarts par rapport à l’optimum de production.

 

le mot de la fin : des investissement humains et financiers toujours attendus

Les contraintes climatiques, règlementaires et sociales, qui touchent la production, la distribution et le paysage se sont multipliées, surtout depuis 2020. Il est encourageant de voir à quelle vitesse les professionnels, les scientifiques et les structures d’accompagnement se mobilisent et trouvent les solutions appropriées.

Il n’en est pas moins vrai que ces évolutions très rapides sont assez déstabilisantes pour bon nombre d’entreprises en Europe et ce sont malheureusement les questions de financement des investissements, de formation et de mise à niveau des compétences qui restent en retard pour pouvoir pleinement bénéficier des solutions qui émergent.

A télécharger

  • Sources : veille internationale semaines 27 à 35 2023