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Crédit photo : Utilisation de pièges caméra connectés pour la reconnaissance de très petits ravageurs sur panneaux englués / Emilie Maugin

Débuté le 1er juin 2021, le projet ABA PIC (Accélération du Biocontrôle et des Agroéquipements pour la Protection Intégrée des Cultures), financé dans le cadre du Plan de relance et coordonné par l’ACTA, a rassemblé pour un travail commun de 19 mois les instituts techniques agricoles dont ASTREDHOR.
Les instituts se sont réunis au sein de ce projet afin de mettre en commun et approfondir leurs expertises dans le domaine du biocontrôle et des agroéquipements innovants et faire émerger de nouvelles méthodologies indispensables pour optimiser les conditions d’utilisation des stratégies de biocontrôle.

Les projets suivis par ASTREDHOR dans le cadre d’ ABA PIC

VALHOR a cofinancé ASTREDHOR pour les travaux sur la filière de l’horticulture dans le cadre de ce projet. Ainsi ont été étudiés plus particulièrement  :

  • Les composés volatils dans le cadre de l’utilisation de plantes de service. L’objectif des essais menés par ASTREDHOR étant de déterminer le potentiel olfactif des plantes de services pour répondre à des problématiques observées en serre.
  • L’étude des modes d’application automatisés de la lutte biologique via le développement d’un module pour appliquer les produits de biocontrôle à partir du chariot multifonction C@SPER (macroorganismes et microorganismes).
  • La mise au point des algorithmes de reconnaissance, intégrés au dispositif de pièges connectés, pour des espèces de lépidoptères spécifiques à l’horticulture et pour des ravageurs plus petits (thrips, pucerons, cicadelles) encore peu étudiés.

Un projet qui s’ajoute à ceux portés par ASTREDHOR sur la santé des végétaux. 

Le potentiel olfactif des plantes de service

Sur le sujet du potentiel olfactif des plantes de service, les principaux résultats nous montrent :

  • Ce n’est pas parce qu’une plante contient beaucoup de composés organiques volatils (COVs) qu’elle les émet aux températures ambiantes retrouvées en culture (exemple le romarin émet beaucoup de composés à des températures supérieures à 60°C mais très peu à température ambiante sans aucun facteur de stress)
  • Des avancées ont été faites sur la méthodologie de capture de COVs dans un environnement ouvert mais des difficultés persistent quant aux pollutions d’autres sources d’émission que celles choisies (persistance-relargage matériaux et produits d’hygiène corporelle, autres plantes, …)
  • La distance de diffusion des COVs va dépendre de la volatilité des composés produits par la plante de service.
  • Une plante, c’est souvent un bouquet aromatique et non des composés isolés : notion de proportion des COVs entre eux et d’effet dose dépendant.

Il est donc nécessaire de poursuivre les études dans ce domaine afin d’avoir une meilleure compréhension de l’action des plantes de services pour optimiser leur utilisation en production ou en paysage.

Légende et crédit photo : Méthodologie de mesure de Composés Organiques Volatiles en culture de chrysanthème sous serre / Emilie Maugin

WEBINAire sur les composés volatils

Mode d’application de la lutte biologique

Sur l’étude des modes d’application de la lutte biologique via le développement d’un module pour appliquer les produits de biocontrôle à partir du chariot multifonction, les évaluations de différents supports de lâcher pour les macroorganismes avec un appareil de soufflage, montrent une répartition encore trop variable et sur une faible distance.

Le matériel nécessite encore des adaptations et le cahier des charges de l’outil peut maintenant être révisé aux regards des résultats obtenus.

Légende et crédit photo : Chariot C@SPER Multifonctions pour une application automatisée de macroorganismes et de microorganismes / Emilie Maugin

webinaire sur la lutte biologique

Outils de reconnaissance pour pièges connectés

Enfin, pour le suivi des ravageurs grâce au piège :

  • Dans le cas des lépidoptères, le piège connecté étudié a permis d’identifier les périodes propices à l’application de Bacillus thuringiensis. La preuve de concept d’un piégeage multi-espèces avec plusieurs phéromones dans un même piège a été faite avec une préconisation vers un pool de piège sentinelle, plus facile à gérer.
  • Sur la détection des petits ravageurs, la détection d’insectes de l’ordre du millimètre a pu être évaluée sur différents types de systèmes. Pour les API, la qualité de la photo, de la lumière lors de la prise de vue, et du modèle de téléphone utilisé entraine une grande variabilité dans les résultats. Les pièges connectés en vis -à-vis d’un panneau englué montrent de meilleures performances à un prix raisonnable, bien que quelques limites persistent. Si le matériel est performant, les bases de données utilisées par les algorithmes pour la reconnaissance des ravageurs sont encore incomplètes pour de nombreuses espèces. Or, la fiabilité de la prédiction de comptage dépend directement de ces données. Dans ce projet, une détection autour de 92% a été permise pour les thrips, les cicadelles et les pucerons ailés avec le modèle utilisé. L’amélioration de la détection passe par l’acquisition d’images supplémentaires mais des pièges connectés pourraient commencer à être utilisés en production au cours de l’année 2024.

Ces pièges pourraient à terme également être utilisés pour suivre les populations d’auxiliaire dans les cultures en vue d’établir en temps réel leur implantation et d’évaluer les bénéfices de certaines pratiques ( lâcher inondatif, présence d’infrastructures agro-écologiques,) …

Légende et crédit photo : Pool sentinelle de pièges connectés pour la détection précoce des lépidoptères ravageurs en cultures ornementales / Emilie Maugin

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Pour aller plus loin

Pour plus d’informations, rendez-vous sur l’espace pro VALHOR ou contactez ASTREDHOR.