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Des défis qui rendent plus que jamais nécessaire la collaboration entre les différents maillons de la filière.

Le big data : quels enjeux pour l’horticulture ?

Le Big Data touche tous les domaines, toutes les filières, et gagne toute la filière du végétal.

Le Big Data permet à la distribution d’affiner sa connaissance client et ainsi de proposer au bon moment un produit ou un service adapté à ses besoins. Pour la production, la collecte et l’analyse des données permet d’économiser de l’énergie et du temps par un meilleur monitoring des cultures, par une programmation facilitée et par une surveillance constante de la santé des plantes. Pour la logistique, le Big Data permet l’anticipation des tâches, leur optimisation, le contrôle en temps réel des opérations.

Mais il y a trois risques majeurs. Le premier est d’être « dépassé par les événements ». Le Big Data, comme l’Internet des objets ou l’intelligence artificielle, change considérablement la volumétrie des données à gérer ; l’on risque l’infobésité.

La protection des données, les informations collectées par le Big Data peuvent contenir des données personnelles ou données d’entreprises qui, lorsqu’elles sont restructurées, acquièrent rapidement une valeur marchande très importante.

Le Big Data est un agencement de technologies matérielles et de logiciels offrant à son détenteur un énorme pouvoir économique et social mais les investissements pour accéder à ces outils sont énormes.

Qui peut maitriser ce tsunami de datas pour l’horticulture en Europe ? Ce sont surtout les marchés coopératifs comme Royal FloraHolland avec le système Floriday ou Landgard en Allemagne, mais aussi quelques grosses entreprises de négoce et coopératives qui adaptent leurs outils informatiques depuis les années 2000. Et, n’oublions pas les géants comme Amazon, qui pourraient s’intéresser demain au négoce horticole.

Les conséquences d’une telle évolution seront probablement un resserrement et une uniformisation de l’offre au détriment de son immense diversité actuelle, mais aussi une exclusion progressive des petites et moyennes structures de production et de commercialisation.

Ceci va encourager ces structures à développer le commerce local ou régional, non par dépit mais au contraire pour bénéficier d’une force et des atouts de la proximité (image pour l’économie locale, coûts de transport réduits). L’intérêt grandissant pour une production de fleurs coupées de proximité est bien un signe de cette évolution en cours.

Transport : concilier efficacité et écoresponsabilité

Le transport routier devra faire face dans les années à venir à un énorme défi, parce que Bruxelles souhaite réduire de 90% les émissions de CO2 du transport des marchandises. Les constructeurs travaillent activement au développement de camions fonctionnant avec d’autres énergies : gaz, électricité ou même à l’hydrogène, mais les solutions ne sont pas encore opérationnelles. Actuellement, le transport routier est responsable de 21 % des émissions de gaz à effet de serre.

A cela s’ajoutent les règlementations sur les ZFE-m (zone à faible émissions- mobilité) qui concernent 300 agglomérations en Europe qui ont pour objectif de protéger la santé des riverains vivant dans ces zones les plus denses et les plus polluées. La circulation des véhicules les plus polluants va rapidement être restreinte, provoquant des ruptures de charges qui seront obligatoirement coûteuses. La hausse des prix de transport des fleurs et plantes est probable ce qui va aussi ramener l’attention sur le local et le régional.

Le végétal, solution naturelle et évidente pour capter et stocker le CO2

Encore faut-il arriver à le faire savoir. En Allemagne par exemple, les végétaux sont appelés « Héros verts contre le changement climatique » pour attirer l’attention du public et des décideurs sur les réelles capacités des plantes pour stocker le CO2. En Europe, en Amérique du Nord (USA-Canada, en Amérique centrale (Colombie, Equateur) et en Afrique de l’Est (Kenya, Ethiopie), dans tous les maillons des filières horticoles, la question du CO2 est devenue centrale, induisant des changements de rupture, exemples :

  • L’usage de la tourbe dans les substrats horticoles est condamné,
  • Les pays hors Europe qui exportent des fleurs coupées passent du transport aérien au transport maritime,
  • Les donneurs d’ordre et autres acteurs de la ville ont compris la nécessité de renforcer la place du végétal dans leurs projets.

La durabilité est devenue une pierre angulaire de l’industrie horticole et cette tendance devrait se poursuivre cet automne 2023. Les consommateurs recherchent de plus en plus d’options respectueuses de l’environnement, et les entreprises horticoles réagissent en montrant des pratiques plus vertueuses et plus durables. Le végétal d’ornement devrait rester encore, et pour longtemps un marché en croissance.

A télécharger

Source : Veille horticole internationale par Brand Wagenaar pour VALHOR, septembre 2023.

  • Sources : veille internationale semaines 36 à 39 2023