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Sont mis également en lumière ce mois-ci les défis que présente le cadre règlementaire plus ou moins marqué selon les pays pour la filière horticole.

La data et l’IA dans la filière horticole et les métiers du végétal

Une évolution encore peu visible gagne rapidement l’ensemble des métiers de l’horticulture, du commerce et du paysage. Les différentes formes de captation de la data par l’IA sont utilisées pour accélérer la recherche et la sélection génétique, entretenir et surveiller la croissance et la santé des plantes, améliorer la productivité des chantiers d’espaces verts, la gestion logistique, la prospection clients, l’utilisation optimisée de ressources, telles que l’eau, l’hygrométrie, l’énergie et la lumière.

Dans tous ces domaines, l’IA optimise et automatise les processus et crée des recommandations d’actions basées sur l’analyse et la projection des données existantes. Sur le salon IPM à Essen, cette évolution est clairement visible sur pratiquement tous les stands (compte-rendu visite IPM Essen à venir).

La filière horticole Aux Pays-Bas, en Allemagne et ailleurs

Aux Pays-Bas, les marchés coopératifs (veiling) sont les plus en avance pour la collecte généralisée de la donnée et leur interprétation par l’I.A. Depuis deux ans, RFH centralise les différents systèmes informatiques en un seul : Floriday, avec pour objectif de devenir la plateforme incontournable du commerce des fleurs et plantes. Dans le même temps, RFH a rassemblé la logistique amont en intégrant les principaux transporteurs nationaux.

En Allemagne, les marchés coopératifs comme Landgard ou Veiling Rhijn-Maas ont suivi le même chemin. Le processus le plus long et le plus difficile a été l’harmonisation des données entre les différents acteurs, production, logistique et distribution.

Les avantages et opportunités de la maîtrise des datas sont évidents. Mais cette évolution provoque aussi une accélération de la polarisation des emplois et des compétences, une perte inévitable des savoir-faire qui se transmettaient de génération en génération, un risque pour la cybersécurité des entreprises si l’on repose toutes les analyses et prises de décision sur cette Intelligence Artificielle.

L’hortibashing, le paradoxe de l’image négative de la production végétale

Principalement aux Pays-Bas, en Allemagne et au Royaume-Uni, l’image de la production végétale favorable à l’environnement a été dépassée par l’image de la production végétale génératrice de pollution, provoquant un « hortibashing » relayé dans les médias.

Les responsables politiques proposent des mesures parfois fort contraignantes aux acteurs de la production horticole, mettant en péril la survie même de certaines entreprises. La suppression de l’avantage fiscal sur le diesel et l’augmentation de la taxe sur les émissions de CO2 en Allemagne, la règlementation sur l’utilisation des substances chimiques et les rejets d’azote aux Pays-Bas, l’interdiction de l’extraction de la tourbe au Royaume-Uni, n’en sont que quelques exemples.

Les organismes de filière réagissent

EN ALLEMAGNE
En Allemagne, la BdB (Association des pépiniéristes) et la ZVG (association centrale pour l’horticulture) soulignent la contradiction qui existe entre les attentes sociétales en matière de solutions végétales pour l’amélioration de l’environnement et l’accumulation de contraintes (nouvelles taxes, charges coûteuses, obstacles administratifs…) qui rendent ces attentes impossibles à satisfaire. Ces contraintes pèsent sur les entrepreneurs de la filière, entravent le développement de leurs entreprises et pénalisent lourdement leur position concurrentielle vis-à-vis des pays voisins.

AUX PAYS-BAS
M. Mark Jan Terwindt de l’association professionnelle Royal Anthos a récemment déclaré : « Il ne suffit plus de dire ce que nous avons déjà fait dans le domaine de la durabilité. Une nouvelle action est nécessaire pour que la production et le commerce restent acceptés aux Pays-Bas. »
La nouvelle mouture BBH (Bloemen Burau Holland) aura pour principale mission d’inverser le sentiment négatif, non seulement parmi les consommateurs, mais aussi parmi les leaders d’opinion.

AU ROYAUME-UNI
Les conséquences du Brexit continuent de peser sur la filière du végétal. Les coûts de production ont augmenté jusqu’à 39 % au cours des deux dernières années. Les coûts de l’énergie, qui ont augmenté de 218 %, les engrais de 47 % et les coûts de main-d’œuvre de 24 % seraient principalement à l’origine de cette hausse globale. D’autre part, les interdictions d’extraction de la tourbe et l’augmentation des contraintes règlementaires aux frontières pour contrôler les importations vont fortement pénaliser les approvisionnements en plantes et fleurs en provenance du continent.

Plus que jamais, il convient de rappeler aux différents acteurs influençant ces changements que les ressources financières des entreprises doivent être suffisantes pour qu’elles puissent être investies au service de la durabilité des produits et services ainsi que la sauvegarde de la planète.

Brand WAGENAAR, Janvier 2024 – E mail : brandwagenaar@icloud.com

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  • Sources : veille internationale semaines 01 à 04 2024