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Si les effets positifs des végétaux pour la santé, le bien-être et l’environnement sont de plus en plus prouvés scientifiquement, des impacts supposés négatifs de l’activité ternissent parfois cette image. La filière doit donc assumer sa responsabilité et démontrer ses efforts d’amélioration continue.

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Des données fiables et des actions mesurables

Au niveau européen, et particulièrement aux Pays-Bas, acteurs majeurs du marché, les parties prenantes travaillent désormais ensemble à renforcer la transparence de la chaîne d’approvisionnement, collecter des données fiables et mettre en place des actions correctives mesurables.

Les certifications nationales ou internationales intégrées dans le panier de normes FSI (Floriculture Sustainability Initiative), travaillent à l’évaluation des aspects environnementaux et sociaux. D’après Royal FloraHolland, ces certifications pourraient à l’avenir être complétées par des enregistrements des émissions de carbone tout au long du cycle de vie des végétaux afin de pouvoir fournir un aperçu mesurable et défendable de leurs empreintes. Différentes organisations professionnelles nationales ou internationales membres de FSI réfléchissent à la collecte de ces informations dans le but d’apporter des réponses concrètes. L’objectif étant non seulement d’être en mesure d’analyser les processus qui se déroulent de la production à la vente, mais également d’établir une communication commercialement claire et compréhensible dans les termes actuels, pour toucher la raison des consommateurs déjà convaincus de l’importance des fleurs et des plantes, mais qui attendent des réponses concrètes à leurs inquiétudes concernant les végétaux qu’ils achètent.

Numérisation et cybersécurité dans l’horticulture

La transformation numérique progresse très rapidement dans la production et la distribution horticole, malgré des coûts élevés et les besoins en nouvelles compétences.
Les avantages sont nombreux : optimisation des ressources, suivi en temps réel des cultures, détection précoce des maladies, automatisation, traçabilité renforcée et pour la distribution, meilleure gestion des achats et de la relation client.

Mais des limites subsistent : accès inégal à Internet, manque d’interopérabilité entre systèmes, et surtout, trop peu d’entreprises prennent en compte les risques de cybersécurité non maîtrisés (protection et accès aux données).

Des actions différentes selon les pays

Aux Pays-Bas, il y a une forte adoption de ces nouvelles méthodes indique une récente étude Royal FloraHolland (67 % des acteurs favorables, 63 % prêts à investir). Les producteurs et distributeurs utilisent déjà la robotique pour la gestion logistique automatisée et les plateformes de mise en marché comme Floriday sont devenues le passage obligé de commercialisation. Toutefois, peu d’entreprises sont bien protégées : seulement 13 % se disent totalement sécurisées. Royal FloraHolland tente d’agir préventivement via un Cyber Resilience Center Greenport et propose des formations, des exercices et des abonnements cybersécurité gratuits à ses membres.

En Allemagne : la robotique et l’intelligence artificielle accroissent la productivité et la durabilité de bon nombre d’entreprises.

Au Royaume-Uni : les producteurs modernisent leur gestion avec une solution ERP (Enterprise resource planning) pour assurer leur développement.

En Chine : les projets horticoles d’envergure sont tous conçus avec une intégration numérique complète.

Au Vietnam, l’agriculture et l’horticulture de haute technologie apportent des avantages tangibles. La restructuration agricole et horticole encouragée par l’Etat intègre l’application généralisée de ces hautes technologies et favorise la transformation numérique. Les producteurs utilisent ces nouvelles méthodes pour leur production, mais également pour leur commercialisation ; ils proposent leurs produits sur des plateformes de commerce en ligne.

L’approche collective internationale semble incontournable pour défendre l’image des métiers de la production et de la vente des végétaux d’ornement et pour faire face aux défis que représente l’expansion frénétique des technologies numériques.

Brand WAGENAAR – Juillet/Août 2025

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  • Sources : veille internationale semaines 27 à 34 2025