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Outre leur présence, le mode d’entretien des espaces verts a également son importance

Une étude comparative entre espaces verts urbains et espaces naturels

Des chercheurs espagnols ont étudié 56 espaces verts urbains et zones d’écosystèmes naturels à travers 17 pays afin d’étudier les solutions potentielles au changement climatique basées sur la nature. Pour ce faire, les sols et la végétation des espaces verts urbains et écosystèmes naturels ont été analysés. La méthodologie employée et les résultats sont présentés dans un article paru en juin 2023 sur le portail web de la faune et de la nature Mongabay.

Le rôle des micro-organismes dans la séquestration du carbone

Un des premiers enseignements de l’étude : dans les espaces verts urbains, la quantité de carbone séquestrée dans le sol est liée à la présence de très petits micro-organismes vivant dans le sol tandis que dans les espaces naturels, la quantité de carbone stockée est influencée par la croissance des plantes ainsi que la décomposition de plantes et d’animaux morts.

Tadeo Sáez, un des auteurs de l’étude, explique : l’herbe coupée, le bois et les feuilles mortes et autres éléments organiques sont généralement retirés des espaces verts urbains, ce qui peut influencer l’activité microbienne et le carbone dans le sol. Par exemple, de l’herbe coupée et laissée en décomposition augmente le stock de carbone dans le sol. Cela signifie que le rôle de la gestion des espaces verts dans celle du carbone est loin d’être négligeable et doit être prise en compte par les acteurs de la ville.

Néanmoins, en raison du changement climatique, les micro-organismes contenus dans le sol libèrent davantage de carbone dans l’atmosphère, ce qui réduit la quantité de carbone stockée dans les espaces verts urbains. D’après les chercheurs, il est crucial de comprendre ces systèmes complexes et le rôle que les micro-organismes contenus dans le sol joue dans la régulation du carbone dans les espaces verts urbains.

Une sensibilité des micro-organismes accrue à la chaleur

De plus, les résultats de l’étude montrent que les micro-organismes contenus dans le sol sont davantage sensibles à la température dans les espaces verts urbains que dans les écosystèmes naturels. Cela signifie que les espaces verts urbains contribueront moins au stockage de carbone dans les sols avec le réchauffement climatique. 

« Des villes « plus chaudes » disposent de potentialité de stockage de carbone dans le sol moindre dans les espaces verts urbains et espaces naturels, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour notre combat contre le changement climatique. » indique Manuel Delgado Baquerizo, autre auteur de l’étude.

 

Le sol contenu dans les espaces verts urbains séquestre du carbone pendant une longue durée, ce qui l’empêche de revenir dans l’atmosphère. En augmentant la surface d’espaces verts urbains, la quantité de carbone stockée peut donc être augmentée, diminuant ainsi la quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère et donc les effets du changement climatique.